Le 2 octobre dernier, la Fnab organisait la première rencontre entre éleveurs du réseau et ONG de protection animale ou "welfaristes".

Étaient présentes l'OABA, Welfarm, CIWF et le Collectif Plein Air.

L'occasion de mieux se comprendre pour évoluer...

L’objectif était d'échanger sur les attentes des ONG et sur les principes fondamentaux de l'Agriculture Biologique, afin d’évaluer l’exemplarité des  pratiques d’élevages AB en matière de bien-être animal.

 

Après une présentation des différentes ONG, et de leurs demandes auprès de la filière bio, les éleveurs présents ont expliqué en quoi leurs conduites d'élevage reposent sur des principes que nous ne sommes pas prêts à remettre en cause : refus d'utilisation des produits chimiques de synthèse, entretien de la fertilité des sols par l'apport de matière organique, donc de fumier, alimentation basée sur l'utilisation du maximum de fourrages… Toutes pratiques qui concourent à entretenir la biodiversité et à limiter l'émission de Gaz à Effet de Serre.

 

Pour autant, tous les éleveurs ont reconnu que nous pouvions mieux intégrer la bien traitance animale dans notre réflexion, sans remettre en cause ce cadre, même si nous n'avons pas de réponse toute faite aux différentes demandes exprimées.

 

Les questions sur l’abattage

Après avoir dénoncé les actes de malveillance commis à l'abattoir de Valromey, le président de l'OABA nous a appelé à s'impliquer plus dans les conditions de transport et d'abattage de nos animaux, afin que les conditions de leur fin de vie ne détruisent pas, aux yeux des citoyens consommateurs, tout ce qui a été fait pendant leur élevage.

 

Pour ce qui est de l'abattage sans étourdissement, il nous est demandé d'exprimer plus clairement notre position d'opposition, face à la certification bio de viande hachée.

 

Guylain Pageot, du Gabb 44 a pu parler du travail engagé avec l'administration pour faire reconnaitre la possibilité d'abattre les animaux sur leur lieu de vie, dans les mêmes conditions sanitaire que dans un abattoir classique. C'est une avancée très importante, qui répond également à la souffrance des animaux accidentés.

 

Les mutilations

Pour la première fois, nous avons présenté les résultats de l'enquête sur les pratiques des éleveurs concernant les mutilations. Réalisée cet été auprès des éleveurs du réseau, elle a recueilli 713 réponses.

 

Le débat sur la castration des porcelets et le refus en bio de la castration chimique (ou immunocastration pour le fabricant) a été plutôt animé. Nous avons mis en avant le travail que nous avons engagé sur la faisabilité de l'élevage de mâles entiers, mais également les travaux sur les moyens de supprimer la douleur, car dans l'état actuel des choses, les élevages en vente directe ou en circuit court auront toujours besoin de castrer les mâles pour produire de la qualité. Le tri des gamètes, comme en bovin, sera peut-être un jour une piste, mais il soulève d'autres questions.

 

Il nous a permis néanmoins de mettre en avant l'intérêt de la castration pour pouvoir faire de la viande en utilisant peu ou pas de céréales pour les ruminants, répondant ainsi aux nécessaires changements de pratique induits par le bouleversement climatique.

 

Des éleveurs de volailles ont exprimé la difficulté de répondre aux nouvelles exigences réglementaires sur l'insensibilisation, répondant aux problématiques industrielles, mais pas aux cas d'abattoir à la ferme.

 

 

Et encore…

Beaucoup d'autres sujets ont été abordés, comme notre souci de développer au maximum les modes d'élevages 100 % litière en porcs, pour lesquels  nous aimerions un soutien plus affirmé.

 

Cette journée d'échange a été très riche, appréciée par tous, et nous avons convenu de la reconduire.

En attendant, un groupe de travail s’organise pour mettre en place des actions concrètes sur l'abattage sans étourdissement, la durée du transport ou l'aide aux petits abattoirs de volailles

 

 

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Jean-François VINCENT

Président de Bio Centre et Secrétaire National Élevages

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